Couronnant leur éperon barré entre les rivières, les courtines et les tours dressent depuis des siècles leur emblème seigneurial. Elles s’érigent en maîtresses du paysage comme leur seigneur devait protéger le pays alentour. À demi écroulées, ces silhouettes spectrales règnent encore sans qu’il soit nécessaire de se référer à leur histoire…
Le charme de Ventadour est poétique ; il vient non seulement en réponse aux questions sur la beauté du verbe et de la mélodie au service de l’amour : il est ces questions même, il les traduit en paysage. L’amour est-il un art ? Y a-t-il un art d’aimer ? Les tour-opérateurs friands de coups d’estoc et de taille n’ont – Dieu merci ! – que faire d’arguments de vente aussi ténus, immatériels, d’une esthétique aussi indiscrète et qui parle aux tréfonds de la sensibilité…
Excellente antidote aux niaiseries des fêtes médiévales, Ventadour – poésie, musique, langue d’oc – et sa vicomté à travers l’histoire, mettent au défi de vivre, aimer et créer aujourd’hui.
Sur un choix de photographies argentiques glanées au fil des saisons par Jean-Christophe Mathias, se greffe une « philosophie des ruines » inspirée par le haut lieu à Luc de Goustine.