Gaucelm Faidit, troubadour d’Uzerche en Limousin, créatif entre 1190 et 1230, grand voyageur, notamment en Hongrie et jusqu’en Terre Sainte, est l’auteur de chants d’amour et de partimens, dialogues et débats de cour.
Il ne cesse de surprendre. Bon vivant, jongleur, compositeur talentueux, toujours en débat poétique avec ses confrères, le même homme se révèle l’un des plus fins poètes de la fin’amor. Fin XIIe – début XIIIe siècle, alors que les épreuves politiques des cours méridionales poussent certains troubadours à émigrer vers l’Espagne et l’Italie, le surnom Faidit attire l’attention sur l’exil – fadia – vécu par ses confrères. S’il fut en Hongrie, Gaucelm participa-t-il à la croisade de 1189-90 ? Sait-on ce qui l’y a poussé ?
Quant à son trobar, nombre de pièces transmises avec leur mélodie permettent d’apprécier la structure des poèmes et le lien étroit entre texte et musique, preuve que ses compositions furent appréciées et imitées par ses confrères. La Trobada d’Uzerche, rassemblant dix spécialistes français et étrangers de langue et littérature d’occitan médiéval, fut un banquet savoureux, qui donne au recueil de ses actes un privilège hors de l’ordinaire : au cœur du Moyen Âge, voir un grand poète limousin sortir de l’ombre…