Un moine troubadour, et pourquoi pas ? Musique et poésie s’apprenaient bien jadis dans les monastères… Quant à la fin’amor, loin d’être réservée aux laïcs, elle rayonne sur toute la société en cette fin du XIIe siècle si joyeusement éprise de beauté, d’alacrité d’esprit, et d’impertinence. C’est donc des confins d’Auvergne près d’Aurillac, que se leva notre Moine vers 1190 pour tenir son rôle d’amant empreint de dévotion, d’arbitre du bel usage du verbe et du geste en Cour du Puy, enfin le polémiste acéré, y compris sur les dames, jusque dans les confins… du Paradis.
À cela s’ajoutent les saillies d’humeur et d’humour qui lui inspirent la fameuse satire de ses confrères troubadours. Ce qui n’empêchera pas notre poète en bure de prêcher l’Évangile aussi simplement que le compagnon du Poverello d’Assise qu’il aurait pu être… Ce mélange des genres nous a tant plu qu’il nous fallait partager les saveurs de ce « Livre d’heures monastiques » aux pages inattendues.